S’informer

Génito-urinaire

Relation sexuelle et chimio

Il est reconnu que la chimiothérapie rend le sang et les liquides biologiques dont les sécrétions vaginales et le sperme toxique pendant le traitement et quelques jours après. La simple présence physique auprès des personnes recevant de la chimiothérapie n’est pas dangereuse.

Le couple doit prendre quelques précautions pendant les 4 jours qui suivent le dernier traitement de chimiothérapie. Lors des relations sexuelles, le port du condom est fortement recommandé.

Si vous êtes une femme et présentez un inconfort lors des relations sexuelles, un lubrifiant vaginal peut rendre la pénétration plus confortable.

Si l’inconfort persiste malgré l’utilisation d’un lubrifiant vaginal lors de la relation sexuelle, l’usage d’un traitement d’hydratation vaginal (avec ou sans hormones) peut aider à maintenir l’hydratation topique, l’élasticité et la souplesse des parois vaginales.

L’activité sexuelle est reconnue comme pouvant être un facteur de protection et de satisfaction sexuelle. La pratique régulière peut comporter plusieurs avantages :

  • Aider à maintenir l’épithélium vaginal en santé et l’équilibre des tissus de la vulve
  • Augmenter l’élasticité des parois vaginales
  • Favoriser la lubrification naturelle en réponse à l’excitation sexuelle
  • Réduire les risques d’incontinence urinaire
  • Diminuer les douleurs et saignements à la suite de la pénétration vaginale
    Maintenir le pH vaginal plus acide (protection contre infections vaginales possibles)

Ces bénéfices n’ont pas de lien avec le niveau d’œstrogènes. Ils résultent de l’augmentation de l’oxygénation des tissus par l’apport sanguin au niveau vulvovaginal (et possiblement des niveaux d’autres hormones).

Les femmes actives sexuellement (avec un(e) partenaire ou par l’autostimulation sexuelle) rapportent moins de symptômes génito-urinaires de la ménopause (SGUM). En fait, les recommandations doivent être personnalisées pour chaque individu car parfois, toute activité sexuelle doit être complètement cessée.

Il est important d’utiliser un moyen de contraception efficace pendant toute la durée de vos traitements.

Si vous êtes une femme en traitement de chimiothérapie, vous ne devez pas devenir enceinte pendant vos traitements. Même si votre cycle menstruel est absent, sachez qu’une grossesse peut être possible et que la chimiothérapie pourrait avoir des répercussions sérieuses à certain moment de la grossesse. Si vous êtes un homme en chimiothérapie, votre conjointe ne doit pas devenir enceinte pendant vos traitements.

Aborder le plus tôt possible votre désir d’avoir des enfants avant et après vos traitements avec votre oncologue. Il évaluera avec vous les différentes options.

Le respect et le consentement demeurent toujours importants entre les personnes qui souhaitent avoir une activité sexuelle ensemble. La sexualité peut se vivre de différentes façons.

Vous pouvez également consulter les documents La chimiothérapie : ce que je dois savoir, la vidéo Mon premier traitement de chimiothérapie du CHU de Québec, les informations dans Sexualité, Ménopause, Ressources.

Sécheresse vaginale

Sécheresse vulvovaginale

La sécheresse vulvovaginale est une problématique qui touche de nombreuses femmes ménopausées. En effet, 1 femme sur 2 (51%) ressentent des symptômes vulvo-vaginaux. Ces symptômes ont un impact important sur leur qualité de vie.

La sécheresse vulvovaginale peut se présenter à différents moments dans la vie d’une femme. Plusieurs causes expliquent celles-ci. Par exemple, l’allaitement maternel, l’aménorrhée, le diabète, les maladies inflammatoires de l’intestin, les maladies cardiaques chroniques, la sclérose en plaque, la prise de certains contraceptifs oraux ainsi que d’autres médicaments, l’âge avancé, l’insuffisance ovarienne.

D’autres facteurs que l’on retrouve souvent avec un diagnostic de cancer contribuent à la sécheresse vulvovaginale comme l’anxiété, le stress, la prise d’antidépresseur, la ménopause.

Dans le contexte du cancer du sein, les causes principales de sécheresse vulvovaginale sont l’induction de la ménopause, la prise d’un traitement hormonal (tamoxifen et inhibiteur de l’aromatase), la chimiothérapie, les changements hormonaux.

La sécheresse vulvovaginale se manifeste par une sensation d’inconfort et/ou d’irritation, des démangeaisons, une sensation de brûlement au niveau de la vulve et/ou du vagin, une sensation de brûlement au moment d’uriner (impression d’avoir une infection urinaire), une pression / élancement / sensation de coupure, de la douleur pendant les relations sexuelles. Ces symptômes se présentent pendant et après la pénétration vaginale et en l’absence de sexualité active.

Ces inconforts s’expliquent de différentes façons. La sécheresse vaginale amène un amincissement de la paroi vaginale qui peut amener des fissures des tissus. Ces fissures causeront de l’échauffement et des sensations de brûlure lors des relations sexuelles et de l’irritation voire même de la douleur au moment d’uriner.

La sécheresse vaginale se caractérise aussi par une perte d’élasticité de la muqueuse vaginale qui peut causer une atrophie vaginale. L’atrophie vaginale se caractérise par un vagin plus étroit. Les pénétrations sont alors plus difficiles et douloureuses. Cette condition rend les femmes plus fragiles aux infections urinaires et vaginales.

La ménopause et les douleurs lors de relation sexuelle amènent une diminution du désir sexuel et une difficulté à éprouver du plaisir sexuel ou à atteindre l’orgasme. Les femmes peuvent développer alors de l’appréhension et de l’anxiété. Le tout peut mener à une baisse de l’estime de soi.

Différentes solutions ou prises en charge sont possibles pour la sécheresse vulvovaginale. Les patientes peuvent être référées en psychothérapie ou sexothérapie particulièrement si les difficultés sexuelles sont attribuables à des problèmes qui peuvent être pris en charge par ces professionnels. Les lubrifiants et les traitements d’hydratation vaginaux sont aussi conseillés. Pour les patientes avec un antécédent de cancer du sein, il faut éviter dans la mesure du possible les hormones dans les crèmes vaginales topiques.

Voici quelques conseils simples qui pourraient aider. Il est recommandé d’utiliser un savon doux, sans parfum et bien rincer. Il faut prendre soin de s’essuyer avec douceur après avoir uriné et éviter les douches vaginales. Dans la région génitale, on devrait omettre les parfums, les serviettes sanitaires parfumées, le papier hygiénique parfumé etc. Comme le tabac nuit à la circulation sanguine de la région vaginale, la cessation du tabagisme peut améliorer la situation.

Il est à noter que respecter ses limites et communiquer avec son/sa partenaire est toujours de mise.

Le cancer du sein et ses traitements ont souvent des impacts sur la santé sexuelle et le bien-être sexuel des femmes. Si les solutions mentionnées ci-haut ne suffisent pas, il est important d’adresser dès que possible vos préoccupations à un membre de votre équipe traitante qui saura vous proposer des solutions ou vous guider vers le bon professionnel (par exemple : sexologue, psychologue…). L’important, c’est d’en parler! Même s’il est parfois gênant d’aborder ces sujets, dites-vous bien que vous n’êtes pas la seule à vivre ces problématiques.

1 After menopause, vulvovaginal troubles are common and linked with other pelvic problems. Récupéré le 27 novembre 2022 de https//wwww.eurekalert.org/pub_releases/2015-12/tnam-amv120715.php

Infection urinaire

Infection urinaire – CMS

L’infection urinaire est plus fréquente chez la femme que chez l’homme. L’anatomie de l’appareil urinaire féminin explique cette situation ainsi que la baisse d’œstrogènes attribuable à la ménopause et à l’hormonothérapie utilisée contre le cancer du sein.

Symptômes les plus fréquents sont :

  • une sensation de brûlement ou de douleur en urinant
  • un besoin urgent et fréquent d’uriner
  • un inconfort ou une pression au niveau pubien (bas-ventre)
  • une impression d’avoir envie d’uriner constante
    présence de sang dans les urines

Principaux facteurs de risque sont :

  • l’activité sexuelle
  • la grossesse et la ménopause 
  • l’emploi d’un diaphragme ou de spermicides
  • la période de menstruations
  • le diabète
  • l’âge (les personnes âgées sont plus à risque)
  • un problème de prostate chez l’homme

Prévention :

Certaines stratégies peuvent aider à prévenir les infections urinaires, particulièrement si les infections urinaires sont fréquentes :

  • Boire beaucoup de liquide afin d’augmenter la fréquence des urines
  • Aller aux toilettes dès que l’envie se fait sentir. Uriner 4 à 7 fois par 24 heures peut être considéré comme « normal »
  • S’assurer de bien vider la vessie à chaque fois
  • S’essuyer de l’avant vers l’arrière après une selle pour éviter de transporter les bactéries vers l’urètre
  • Prévenir la sécheresse vaginale chez les femmes ménopausées, lors de la prise de certains médicaments dont l’hormonothérapie pour le cancer du sein
  • Utiliser un condom lubrifié lors des relations sexuelles
  • En présence de sécheresse vaginale, utiliser lors des relations sexuelles un lubrifiant vaginal et/ou un hydratant vaginal 
  • Uriner après chaque relation sexuelle
  • Changer de protection hygiénique fréquemment lors des règles
  • Privilégier les sous-vêtements en coton
  • Les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander les canneberges et les probiotiques intravaginaux.

Traitement :

  • En présence de symptômes d’infection urinaire, il est important de s’assurer du diagnostic d’infection urinaire puisque les symptômes peuvent être une autre origine. Par exemple : sécheresse vaginale…
  • Le médecin prescrit habituellement un test d’urine. Si le résultat est positif, un antibiotique approprié est généralement prescrit pour une durée de un à sept jours. Les symptômes devraient diminuer après 24 heures environ mais il est très important de terminer la médication prescrite afin d’éliminer complètement l’infection et de prévenir une résistance aux antibiotiques.

Consulter rapidement un médecin :

  • En présence de fièvre, de nausée, vomissement, douleur au dos, diabète, problème rénal, système immunitaire affaibli. Une condition plus grave peut être soupçonnée dans cette condition dont une pyélonéphrite.
    Votre pharmacien peut prescrire des médicaments pour certains problèmes de santé mineure dont les infections urinaires si quelques conditions sont respectées.
  • Voir aussi Sécheresse vaginale, Syndrome génito-urinaire de la ménopause, Ménopause, Sexualité.

Syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM)

Par Sharon Dugré, M.A., sexologue clinicienne et psychothérapeute, CHU de Québec – Université Laval

L’arrêt du fonctionnement du cycle ovarien amène la diminution du taux d’œstrogènes provoquant des modifications physiologiques et structurales de l’appareil génital et de la muqueuse vaginale. Il faut savoir qu’il y a des récepteurs oestrogéniques au niveau des petites et grandes lèvres, du clitoris, du vestibule, du vagin, de l’urètre, de la vessie et du plancher pelvien. Cet appauvrissement hormonal peut entre autre occasionner de la sécheresse vaginale. Le diagnostic médical est basé sur les symptômes, l’histoire personnelle de chacune et l’examen physique de l’appareil génito-urinaire et du plancher pelvien. La sécheresse vaginale peut être présente chez 50% des femmes ménopausées naturellement et chez 70% des femmes avec cancer du sein (Tranoulis, A. et coll., 2019). Selon une autre étude, 60% des femmes ménopausées avec cancer du sein et 40% des femmes périménopausées avec cancer du sein seraient touchées par cette problématique (Moreno et coll., 2018).

La baisse des taux d’hormones amène des modifications physiologiques au niveau du vagin telles que la diminution de la circulation sanguine, la détérioration des tissus, la perte du relief et des plis vaginaux, de même que l’atrophie vulvovaginale qui se caractérise par un amincissement des tissus de la vulve et du vagin.

Les délais pour l’apparition de la plupart des symptômes sont variables. La sécheresse vaginale et les symptômes urinaires peuvent parfois survenir en périménopause. Mais, généralement, ceux-ci sont plus perceptibles d’apparaître 3 à 6 ans après la ménopause naturelle. Lorsque la ménopause est provoquée (chirurgicalement ou chimiquement), les symptômes peuvent arriver plus rapidement soit dans les 6 à 12 mois qui suivent.

Une personne peut présenter un ou plusieurs symptômes. Au niveau vaginal, on observe les suivants :

  • Sécheresse (diminution de la lubrification naturelle)
  • Perte d’élasticité
  • Dyspareunie (douleur)
  • Prurit (démangeaison)
  • Sensation de brûlure
  • Susceptibilité aux lésions et aux saignements
  • Modification de la flore vaginale au profit des micro-organismes pathogènes (susceptibilité aux infections => vaginite, vaginose)
  • Augmentation du pH vaginal au-dessus de 5
  • Pertes et écoulements
  • Sténose (rétrécissement) de l’entrée du vagin

Quant aux signes et symptômes au niveau vulvaire, on retrouve :

  • Grandes et petites lèvres s’amincissent et s’aplatissent
  • Perte du contenu graisseux des lèvres
  • Perte du relief des lèvres et de la séparation entre les grandes et petites lèvres
  • Raccourcissement du prépuce et exposition plus importante du clitoris
  • Diminution de la vascularisation du clitoris => moins sensible à la stimulation sexuelle
  • Susceptibilité aux substances irritantes chimiques et physiques, aux lésions et aux infections
  • Diminution de la pilosité du pubis

Voici les signes et symptômes au niveau de la vessie et de l’urètre :

Vessie :

  • Incontinence urinaire (perte involontaire d’urine)
    • D’urgence (pas le temps de se rendre aux toilettes et s’accompagne souvent d’une faible quantité d’urine)
    • D’effort (écoulement involontaire de petites quantités d’urine provoqué par rire, toux, éternuement, effort physique)
  • Aussi symptômes
    • Dysurie (difficultés à évacuer l’urine)
    • Nycturie (se réveiller une ou plusieurs fois pendant la nuit pour uriner)

Urètre :

  • S’amincit et devient plus vulnérable aux irritations et aux infections urinaires (cystite, la plus connue => douleur et sensations de brûlure)
    • Diminution du flux d’urine
    • Diminution de la capacité du sphincter urinaire à se refermer efficacement

Il existe plusieurs types d’interventions pour aider à la gestion des symptômes du SGUM. Les principales approches préconisées sont : pharmaceutiques, mécaniques, sexothérapeutiques / psychologiques et complémentaires. Les interventions sont personnalisées en tenant compte du risque de récidive du cancer, de la sévérité des symptômes, des impacts sur la qualité de vie et des préférences personnelles.

Au niveau des interventions pharmaceutiques, on retrouve les lubrifiants personnels qui sont utilisés au besoin lors des activités sexuelles ainsi que les traitements d’hydratation vaginale (à employer selon les recommandations du fabricant). Les lubrifiants personnels sont différents des hydratants vaginaux.

Les lubrifiants personnels réduisent la friction et l’inconfort associés à l’amincissement et à la sécheresse des tissus vulvovaginaux lors de la pénétration vaginale.

Les hydratants vaginaux (avec ou sans hormones) aident à maintenir l’hydratation topique, l’élasticité et la souplesse des parois vaginales. Ceux-ci sont classés comme des traitements médicaux.

Les lubrifiants personnels ont des avantages et des inconvénients :

Avantages :

  • Atténuer le frottement et l’irritation
  • Aider à réduire les symptômes liés à la douleur lors de la pénétration
  • Offerts en différentes textures (eau, silicone, huile)
  • Disponibles sans ordonnance à la pharmacie, dans les boutiques érotiques ou sur Internet

Inconvénients :

  • Soulagement temporaire des symptômes
  • Courte durée d’action
  • Ne traitent pas la sécheresse vaginale
  • Doivent être appliqués avant toute relation sexuelle et pendant si besoin
  • Intolérance à certains ingrédients ; ils peuvent irriter les muqueuses (glycérine, parabène, parfums/saveurs ajoutés, agents « réchauffant » (menthol, arginine), propylène glycol)

Il existe différents types de lubrifiants personnels :

À base d’eau :

  • Parfois nécessaire d’en remettre
  • Peuvent contenir des ingrédients allergènes (comme la glycérine pour durer plus longtemps)
  • Compatibles avec les condoms en latex

À base de silicone :

  • Texture plus fine
  • Effet lubrifiant plus durable
  • Généralement hypoallergènes
  • Bon choix pour la peau très sensible ou sujette aux infections vaginales
  • Coûtent plus cher
  • Peuvent tacher les draps
  • Compatibles avec les condoms en latex

Les hydratants vaginaux sans hormone utilisés particulièrement pour les symptômes légers présentent des avantages et des inconvénients :

Avantages :

  • Améliorer le confort et l’hydratation vaginale
  • Disponibles sous différentes formes
  • Réduire les symptômes de démangeaisons et d’irritation vulvovaginale
  • Restaurer le pH vaginal
  • Pas nécessaire de l’appliquer avant les relations sexuelles
  • Disponibles sans ordonnance

Inconvénients :

  • Nécessaire d’appliquer 2 à 3 fois par semaine (peu importe les activités sexuelles)
  • Minimum de 3 mois d’usage requis
  • Assiduité et traitement à long terme
  • Ne remplacent pas le lubrifiant personnel
  • Peuvent causer un écoulement vaginal
  • Ne renversent pas l’atrophie une fois installée
  • Récurrence des symptômes si arrêt

Si les symptômes persistent ou si les symptômes sont sévères, les hydratants vaginaux avec hormones peuvent être considérés sous avis médical. Il est possible de discuter avec votre md de famille/infirmière en pratique spécialisée (IPS), votre gynécologue et votre oncologue pour évaluer les risques versus les bénéfices reliés à votre condition médicale. Dans le contexte d’un cancer du sein, il est important d’avoir une discussion adéquate avec son oncologue avant de débuter un tel traitement. Ces traitements sont offerts sous prescription médicale.

Les interventions mécaniques possibles sont :

  • Utiliser un dilatateur (accommodateur) vaginal pour tenter d’améliorer l’élasticité des parois vaginales
  • Utiliser un appareil de stimulation clitoridienne ou un jouet sexuel
  • Poursuivre ou reprendre le plus rapidement possible les activités sexuelles à une fréquence régulière.

Les avantages des activités sexuelles régulières sont entre autre un facteur de protection en :

  • Aidant à maintenir les parois vaginales en santé et l’équilibre des tissus de la vulve
  • Augmentant l’élasticité des parois vaginales
  • Favorisant la lubrification naturelle en réponse à l’excitation sexuelle
  • Réduisant les risques d’incontinence urinaire
  • Diminuant les douleurs et saignements à la suite de la pénétration vaginale
  • Maintenant le pH vaginal plus acide (protection contre infections vaginales possibles)

Ces bénéfices n’ont rien à voir avec le niveau d’œstrogènes. Ils résultent de l’augmentation de l’oxygénation des tissus par l’apport sanguin au niveau vulvovaginal et possiblement des niveaux d’autres hormones. Selon certaines études, les femmes actives sexuellement (avec un(e) partenaire ou par autostimulation sexuelle) rapportent moins de symptômes génito-urinaires de la ménopause (SGUM) et moins d’atrophie vaginale comparativement à celles qui le sont moins.

Les interventions avec une sexologue clinicienne spécialisée en oncologie peuvent aider à identifier des stratégies facilitantes afin de promouvoir le bien-être et le confort sexuel telles que :

  • Favoriser la communication
  • Nommer ses besoins et attentes sexuelles
  • Stimuler son désir sexuel
  • Se réserver du temps de qualité pour l’intimité physique et émotionnelle
  • Planifier les rencontres sexuelles en créant des conditions gagnantes
  • Porter attention vers les sensations physiques provenant des 5 sens (pleine conscience) – Ne pas se laisser distraire par les pensées, les jugements ou les émotions
  • Varier les caresses sensuelles et sexuelles – Ne pas axer seulement sur la pénétration et l’atteinte de l’orgasme

Les interventions complémentaires et les thérapies alternatives sont de différents ordres :

  • Physiothérapie pour permettre une rééducation pelvipérinéale par des exercices de renforcement des muscles du plancher pelvien – KEGEL, biofeedback, etc.
  • Adresser les possibles symptômes dépressifs
  • Revoir avec son médecin de famille/infirmière en pratique spécialisée (IPS) la médication liée à d’autres problèmes de santé qui ont un impact potentiel sur la qualité de vie sexuelle
  • Méditation de pleine conscience, relaxation, yoga, acupuncture, psychothérapie, thérapie de couple, etc.
  • Exercice physique régulier et saine hygiène de vie

De façon générale, certaines habitudes sont à éviter afin de diminuer l’inconfort vulvovaginal :

  • Parfums, poudres, déodorants, savons parfumés, lotions hydratantes pour les mains ou le corps dans la région vulvovaginale
  • Bains moussants, huiles de bain, sels de bain parfumés
  • Sous-vêtements très serrés, tissus synthétiques
  • Protège-dessous jetables (re : humidité qui peut favoriser les infections)
  • Produits à base de gelée de pétrole (Vaseline, huile de bébé)
  • Douches vaginales fréquentes
  • Boissons et aliments irritants pour la vessie tels que l’alcool, le café, les agrumes et leur jus, le chocolat et les édulcorants artificiels

En résumé, le syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM) est une cause de plaintes chez environ 50 % des femmes. Mais, chez celles traitées pour un cancer du sein, ces plaintes sont souvent plus fréquentes. Les interventions et autres moyens d’adaptation présentés dans ce document peuvent contribuer à l’amélioration des symptômes et donc du confort. Au besoin, l’intervention sexologique en individuel ou en couple peut aider à maintenir, retrouver et même améliorer la sexualité et l’intimité. L’accompagnement personnalisé par la sexologue clinicienne en oncologie du CHU de Québec peut se faire pendant et après les traitements oncologiques. En parlant avec l’équipe de soins, les personnes atteintes de cancer du sein touchées par le SGUM participent à trouver ensemble des solutions adaptées à leurs besoins.

  1. Candy, B. et all. (2016). Interventions for sexual dysfonction following treatment for cancer in women (Review). Cochrane Data Base of Systematic Reviews, 2.
  2. CISSS de la Montérégie-Centre, de la Montérégie-Est et de la Montérégie-Ouest (2016). Petit guide de santé sexuelle. Traitement de la sécheresse vaginale : les options qui s’offrent à vous. Récupéré le 29 août 2019 de https://santemonteregie.qc.ca/sites/default/files/2019/04/guide_sante_sexuelle.pdf.
  3. Faubion, S. Stephanie et coll. (2018). Management of genitourinary syndrome of menopause in women with or at risk for breast cancer : consensus recommendations from The North American Menopause Society and the International Society for the Study of Women’s Sexual Health. The Journal of The North American Menopause Society. Vol. 25, 6, 596-608.
  4. Harvard Women’s Health Watch (2019). Managing postmenopausal vaginal atrophy. Harvard Health Publishing. Harvard Medical School. Récupéré le 28 octobre 2019 de https://www.health.harvard.edu/womens-health/managing-postmenopausal-vaginal-atrophy.
  5. Les signes cliniques et physiopathologiques de la vulvo-vaginite atrophique liée à la ménopause. Récupéré le 21 octobre 2019 de https://www.pfizerpro.fr/condition/sante-de-la-femme/la-vulvo-vaginite-atrophique/physiopathologie-et-clinique.
  6. Moreno et coll. (2018). Genitourinary syndrome of menopause in breast cancer survivors : Treatments are available. Cleveland Clinic Journal of Medecine. 85, 10, 760-766.
  7. Pichette, R. (2019). La sécheresse vaginale, plainte fréquente, conséquence souvent oubliée. Service de psychologie. CHUM
  8. Réseau québécois d’action pour la santé de la femme (2004). Les changements génito-urinaires: comment traiter ou prévenir ses problèmes plus intimes. Récupéré le 24 octobre 2019 de http://rqasf.qc.ca/files/3.3.4chang_genito_0.pdf
  9. Simon, J.A. et coll. (2018). The role of androgens in the treatment of genitourinary syndrome of menopause (GSM) : International Society for the Study of Women’s Sexual Health (ISSWSH) expert consensus paner review. The Journal of Te North American Menopause Society. 25, 7, 837-847.
  10. Sussman, T.A., Kruse, M. L., Thacker, H. L. et Abraham, J. (2019). Managing Genitournary Syndrome of Menopause in Breast Cancer Survivors Receiving Endocrine Therapy. Journal of Oncology Practice, 5, 7, 363-370.
  11. Tranoulis, A., Georgiou, D. et Michala, L. (2019). Laser treatment for the management of genitourinary syndrome of menopause after breast cancer. Hope or hype? International Urogynecology Journal. https://doi.org/10.1007/s000192-019-04051-3.